L’incontournable azote
Dans l’agriculture de masse, l’azote est un élément essentiel à la croissance des plantes, notamment sous forme d’engrais chimiques. Ces derniers permettent d’obtenir des rendements élevés pour nourrir une population mondiale croissante. Cependant, leur utilisation intensive engendre des effets secondaires préoccupants. D’un côté, l’azote favorise une production agricole abondante, soutenant la sécurité alimentaire. D’un autre côté, il contribue à des impacts environnementaux significatifs, tels que la pollution des eaux (eutrophisation), les émissions de gaz à effet de serre (comme le protoxyde d’azote) et la dégradation des sols. Ces problématiques mettent en lumière la nécessité de trouver des alternatives durables pour préserver les écosystèmes tout en assurant une production agricole suffisante.
Sauf quand il n’y en a pas
Certaines plantes, notamment les légumineuses comme le soja, le trèfle ou les haricots, possèdent une capacité remarquable : elles peuvent se développer sans apport d’engrais azotés. Cette faculté provient de leur symbiose avec des bactéries spécifiques appelées rhizobiums, présentes dans le sol.
Ces bactéries colonisent les racines des légumineuses et forment des structures appelées nodosités. À l’intérieur de ces nodosités, les rhizobiums transforment l’azote atmosphérique, naturellement abondant mais inutilisable par les plantes, en ammonium, une forme d’azote assimilable. En échange, la plante fournit aux bactéries des nutriments essentiels à leur survie.
Cette association bénéfique permet aux légumineuses de croître dans des sols pauvres en azote, sans nécessiter d’engrais chimiques. De plus, après leur cycle de vie, ces plantes enrichissent le sol en azote, améliorant ainsi sa fertilité pour les cultures suivantes.
Une agriculture plus équilibrée grâce aux légumineuses
Comprendre et exploiter cette symbiose est crucial pour développer des pratiques agricoles plus durables et respectueuses de l’environnement. En cultivant des légumineuses, les agriculteurs peuvent réduire leur dépendance aux engrais azotés de synthèse, diminuant ainsi les coûts et l’impact écologique de leurs activités.
Sources : The Conversation